L’Institut Camille Miret soigne son bilan carbone

L’Institut Camile Miret a mis en place des mesures sur l’ensemble de ses établissements. Objectif : permettre de calculer l’empreinte carbone de ses activités afin d’envisager de la réduire au bénéfice de l’environnement, mais aussi de ses patients, résidents et de ses équipes. Les premiers résultats de ce bilan carbone, honorables pour une association de cette taille, montrent que cinq postes d’émissions concentrent plus de 70% de l’empreinte carbone de l’Institut. Décryptage.

Le secteur de la santé est aujourd’hui responsable de 8% des émissions de gaz à effet de serre (GES) françaises, avec 46 millions de tonnes de CO2 par an.

L’Institut Camille Miret n’y échappe pas. Mais comme bon nombre d’acteurs responsables, avant de réduire son impact sur l’environnement (lire PDF ci-dessous), il doit d’abord mesurer ses émissions. C’est ce que l’on appelle le BEGES (Bilan d’Emissions de Gaz à Effet de Serre). Une première étape pour savoir d’où l’on part.

Ce BEGES, dont les émissions sont exprimées en tonnes de dioxyde de carbone par an, doit désormais être renouvelé tous les 4 ans, publié sur le site de l’ADEME et doit être accompagné d’un plan de transition présentant les objectifs, les moyens et actions envisagées.

Identifier précisément les leviers d’action

« Doivent être prise en compte les émissions directes et les émissions indirectes associées à l’énergie consommée, mais également les émissions indirectes significatives. Incluant par exemple les déplacements domicile-travail des salariés », explique Jérôme Ver, le Référent RSE (Responsabilité Sociale des Etablissements) de l’Institut Camille Miret.

En 2023-2024, l’empreinte carbone de l’Institut Camille Miret, plus de 1 100 salariés, 15 établissements sur l’ensemble du département du Lot, s’élevait 6 660 tonnes de CO2. Pour vous donner une idée, c’est l’équivalent des émissions de 620 français par an ou de 26,2 millions de kilomètres parcourus en voiture ou 26 000 repas avec du bœuf ou encore 11,2 millions de repas végétariens.

Un résultat plutôt honorable pour la taille de l’Institut vu le nombre d’établissements et leur éloignement, le nombre de salariés, le nombre de patients et résidents accueillis. Il faut dire que l’ICM n’a pas attendu ce rapport pour engager de nombreuses actions en faveur du changement climatique, « un enjeu de santé publique » pour le Bureau et la Direction Générale de l’association qui souhaitent placé l’ICM « au cœur des responsabilités sociales et environnementales ».

 

Sans surprise, ce sont les émissions indirectes associées aux produit achetés (4 099 tCo2) et celles associées au transport des biens et des personnes (1 979 tCO2) qui pèsent le plus sur le BEGES de l’ICM.

« Les émissions directes représentent 9% du total des émissions et si l’on ajoute les émissions liées à l’énergie on monte à 10 %, précise Jérôme Ver. 90 % des émissions sont donc des émissions indirectes, dont 61% liées aux produits et services achetés et immobilisés ».

Pour aller un peu plus loin dans le détail de ce BEGES, 4 périmètres ont été définis :

  • Le secteur « Sanitaire » qui comprends notre Centre Hospitalier Jean-Pierre Falret (hospitalisation et ambulatoire), présent sur tous les bassins de vie du Lot, et notre SMR (Soins Médicaux et de Réadaptation). Ils totalisent à eux deux 640 équivalents temps plein, 168 lits, 103 places dont 20 en Résidences D’Accueil.
  • Le secteur « Médico-social » avec nos deux MAS (Maison d’Accueil Spécialisée) et notre Foyer de vie, des lieux de vie à l’année pour les résidents, avec 140 places et 173 équivalents temps plein.
  • Le secteur « Inclusion » avec notre IME (Institut Médico Educatif) de Cahors, notre ESAT (Etablissement ou Service d’Aide par le Travail), nos SESSAD (Service d’Education Spéciale et de Soins à Domicile) et nos SAMSAH (Service d’Accompagnement Médico-Social pour Adultes en situation de Handicap) avec 58 ETP et 104 places au total.
  • Nos SSIAD (Services de Soins Infirmiers à Domicile), notre pôle accompagnement des aidants, avec L’Oustal Bernard Bagou pour l’accueil de jour Alzheimer et maladies apparentées, mais aussi notre plateforme d’accompagnement et de répit des aidants, qui totalisent 24 ETP et 82 places.

C’est également, et là aussi sans surprise pour les équipes de l’ICM, le périmètre du secteur sanitaire, le plus important au sein de l’association, qui pèse le plus dans le BEGES avec 4 500 tCO2 (tout le détail ci-dessous).

Vient désormais pour l’ICM le temps de la mise en place d’un plan d’action volontariste avec un plan de transition, déjà engagé, mais qui devra être renforcé et « porter principalement sur les émissions directes : mode de chauffage, et flotte de véhicules ainsi que sur la restauration qui est la source principale d’émissions indirectes sur lesquelles des actions pourront être entreprises directement ».

Pour le Bureau de l’association, Régine Lassale, Présidente, Henri Alquier, Vice-Président, Philippe Jourdy, Vice-Président délégué, Trésorier, Patrice Bergougnoux, Secrétaire Général et son Conseil d’Administration :

« L’Institut Camille Miret a une place importante dans le département du Lot et se doit de prendre pleinement sa place. Pas seulement dans le strict domaine de la santé mentale et de la psychiatrie, mais aussi dans les approches et responsabilités économiques, sociales et sociétales ainsi qu’au plan écologique, ce terme devant être pris dans son sens général de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Oui, l’ICM est une entreprise privée qui répond aux missions de service public et d’intérêt général et elle souhaite être reconnue ainsi« 

 

Comme le  rappelle le projet associatif « Cap2030 », diffusé en début d’année 2025, le choix du statut associatif, privé solidaire, et de l’appartenance à la FEHAP (Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne) témoignent des exigences que l’ICM entend assumer pour elle, pour les personnes soignées et accompagnées ainsi que leur entourage, pour les professionnels salariés et pour les partenaires. Cela se manifeste par l’engagement citoyen de ses administrateurs et par la gestion désintéressée des ressources allouées par les pouvoirs publics pour assurer ses missions. Il est toujours bon de le rappeler.

Télécharger le rapport complet du BEGES