L’Institut Camille Miret fête 50 ans d’existence sous le signe de l’humanisme

18.06.2024

L’Institut Camille Miret a célébré ses 50 ans d’existence en grande pompe à Leyme, le vendredi 14 juin, avec l’inauguration d’un musée dédiée à sa plus célèbre patiente, Marie Denizard — une cérémonie sous le signe de « l’humanisme, du respect et de la responsabilité, », a tenu à rappeler Régine Lasalle, la présidente de l’association.

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Une fois la plaque dévoilée, la centaine d’invités venue assister aux 50 ans de l’Institut Camille Miret ne s’est pas faite prier pour s’engouffrer à travers les portes battantes du musée Marie Denizard, à peine inauguré.

La salle, en partie dédiée à la première femme à s’être présentée à la Présidentielle en 1913, contre Raymond Poincaré, et morte après 30 ans d’internement à Leyme, témoigne de 50 ans d’une psychiatrie parfois controversée (NDLR : L’histoire de Marie Denizard en fin d’article).

Un musée qui a pour but de de faire sortir Marie Denizard du « cahier des oubliés et des invisibles, » a expliqué le Dr Bernard Kierzek, psychiatre et médecin-chef du pôle clinique 01 à Cahors, mais aussi de devenir un outil de transmission pour montrer « ce qu’a été, ce qu’est, et ce que deviendra » la psychiatrie.

Leyme en est un symbole, a souligné le Dr Jessica Yaméogo, présidente de la CME (Commission Médicale d’Etablissement) de l’Institut Camille Miret, un lieu-témoin d’une psychiatrie institutionnelle où la structure fait partie du soin prodigué aux patients en leur accordant le respect qui leur est dû, comme aux soignants.

Les résidents du foyer La Passerelle s’étaient d’ailleurs mêlés à la foule, pour profiter eux aussi, ainsi que les soignants et les infirmiers, des petits fours et des ballades de jazz du groupe de notre psychiatre Pierre Saunière, sous le barnum d’un jardin anglais resté accueillant malgré la pluie.

Pendant ce temps-là, patients, résidents, salariés célébraient eux aussi l’occasion au sein des unités et des établissements médico-sociaux de l’ICM.

L’inauguration de ce musée et cet anniversaire étaient le fruit d’un long travail des équipes de l’ICM, qui continuent à faire perdurer la mission de soin de l’institut dans un contexte parfois difficile, une mission de soins « et de fraternité telle celle que l’on trouve à Leyme depuis le 13ème siècle, » d’après Régine Lasalle, la présidente de l’association. « Au fil du temps, il s’est agi d’être présents et actifs de manière inconditionnelle auprès des personnes malades, vulnérables, ainsi qu’auprès de leurs proches quelle que soit leur situation,” a-t-elle souligné, des valeurs d’humanisme que le Dr Kierzek n’a pas manqué de rappeler à son tour.

« Nous sommes les garants de la liberté des personnes qui souffrent de maladies mentales et nous n’accepterons jamais, comme du temps de l’Union Soviétique, que la psychiatrie devienne l’instrument d’un gouvernement autoritaire, qu’il soit d’extrême-gauche ou d’extrême-droite, » a-t-il assené.

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